mardi 10 mai 2016

Inde : Sikkim occidental - du 9 au 15 avril



On ne pouvait pas aller en Inde du Nord sans voir l'Himalaya. Après, où le voir, ça, c'était un autre problème,  car il y a l'embarras du choix : entre les plateaux désertiques du Ladakh,  les montagnes du Jammu et Cachemire revendiquées par le Pakistan et celles de l'Uttarakhand ou de l'Himachal Pradesh dans laquelle s' est réfugié le Dalaï-Lama en exil, on comprend mieux pourquoi on parle DES Himalayas... Bref, entre toutes, nous avons choisi celles dont nous n'avions pas entendu parler : les montagnes verdoyantes du plus petit et du plus récent Etat indien, le Sikkim, coincé entre le Népal,  le Tibet et le Bouthan. Son emplacement à lui seul, entre trois des plus célèbres pays himalayens, suffisait à nous faire rêver. Ensuite, quand on en a appris un peu plus sur son Histoire, on a compris pourquoi on ne sentait pas en Inde et pourquoi les habitants eux-mêmes se revendiquent différents des Indiens qu'ils jugent "bruyants" et "malpolis"... Le rattachement du Sikkim à l'Inde n'a en effet eu lieu qu'en 1975 : rejetant le pouvoir des Chogyals (monarques sikkimais), la monarchie et le système féodal qui allait de paire, la population s'est révoltée, et de fil en aiguille, s' est retrouvée intégrée,  pour le meilleur et pour le pire, à la grande confédération indienne... Mais ce n'est pas la seule originalité de cet Etat : si la première source de revenus est évidemment le tourisme, la seconde est la cardamome et la troisième les légumes. Car le Sikkim est dorénavant un État "organic" dont toute la production agricole est biologique ! L'Europe peut en prendre de la graine ... Et ce n'est pas tout : en rupture complète avec le reste de l'Inde, les sacs fournis sont tous en papier recyclable et les rues étaient pratiquement exemptés d'ordures ! Pour résumer,  administrativement nous étions en Inde, mais réellement nous étions ... ailleurs !

Première étape : quitter le Bengale-Occidental pour entrer dans le Sikkim et vu l' état des routes, les trajets se font en jeep collective ! Il faut compter environ 1h pour faire une dizaine de kilomètres. ...




Le pont marquant la frontière 


Le poste frontière : il nous faut montrer notre passeport et le permis que nous avons fait faire à Darjeeling pour obtenir le tampon d'entrée ! Un étranger a le droit d'y séjourner 15 jours renouvelables 3 fois mais cela ne lui octroit pas le droit d'aller où il veut dans le Sikkim, certaines parties sont accessibles uniquement avec un guide et d'autres interdites.
Seconde étape : Après une journée entière de jeep (c'était long !), nous arrivons en soirée à la petite ville de Peeling et nous posons nos sacs à l'hôtel "Kabur".


Petite bière de réconfort (elles seront rares en Inde !) sur la terrasse en admirant le coucher de soleil !



Le lendemain, petite visite de la ville pour trouver la laverie (avec machines) et le centre d'information touristique (qui en fait n'existe qu'en théorie car il n'y a rien ni personne à l'intérieur. ...).

Un beau camion indien comme on les aime !
On part alors visiter le monastère de Pemayangtse situé à 3 km de l'hôtel. Son nom signifie "sublime lotus parfait", rien que ça! Le Dalaï Lama en personne l'a choisi comme lieu de repos quand il est venu dans le Sikkim quelques années auparavant.


Un nouveau type de moine bouddhiste, mi-sikh mi-shaolin : Marie, en tee-shirt orange, pantalon thaï,  turban et canne de bambou à  la main ! ...


L'énorme moulin à prière ! Quand il tourne assez vite, il fait sonner une cloche.
De nombreuses peintures ornent l'intérieur du monastère (une pièce entière venait même d'être rénovée et les motifs étaient d'une précision, d'une finesse et d'une beauté à couper le souffle !) mais les photos sont interdites... on en a donc pris quelques unes sur Google....



Celle là, sûrement un peu trop érotique pour les jeunes moines (certains ont
5 ou 6 ans...), était recouverte d'un drap. Ce n'était d'ailleurs pas la seule....





La corvée de patates... Eh oui, même chez les moines !



Apres la visite de ce monastère qui était certainement le plus beau que nous ayons fait, nous sommes allés aux ruines de Rabbadentse situées 3/4 km plus loin. Le site est joli mais est surtout réputé pour la vue qu' il offre sur les environs. Malheureusement pour nous, les nuages et le brouillard ne nous permettront pas de voir grand chose.... Cependant, on retrouve Shantanu, un Indien venant du Rajasthan, et qui a fait la dernière portion de route la veille dans la même jeep que nous. On discute un peu et on échange quelques infos.





Sur la route du retour, on s' arrête à la "lotus bakery", recommandée par le guide, et on n'est pas déçus des viennoiseries !


De retour à l'hôtel, on se pose en terrasse pour s' occuper du blog (tiens donc!) et là Shantanu fait son apparition ! On passera donc la fin de journée et la soirée avec lui car on sympathise et le contact passe bien. 


Autre monastère, qu'Antoine visite au lever du soleil dans l'espoir d'avoir une vue sur les montagnes....mais la brume est toujours présente même à 5h du matin... Cela ne l'empêchera pas de faire de trop belles photos !






Petit boeuf avec Deepech et le personnel de l'hôtel : Marie sortira après les kazous en bambou qu'on a fabriqués lors du Singalila Trek. Et c'est parti pour du Bob Marley (petite pensée pour Manu) ! 

Troisième étape : Khecheopalri ("ketchup-perry") et son lac sacré (1h de jeep)

Nous sommes accueillis par Bai Chung (il préfère qu'on l'appelle Bashung, comme le chanteur...), qui nous emmène directement au lac. C'est le fils de Sonam, ancien sherpa qui a ouvert une guest-house dans le village de Khecheopalri, à une grosse demi-heure de marche du lac.



Le lac est sacré à la fois pour les bouddhistes (un monastère de nonnes venues du Ladakh est en train d'y être construit) et pour les animistes lepchas (peuple originel du Sikkim) qui y voit l'empreinte de pied de l'une de leurs déesses.  




Du coup, la pêche y est interdite et les poissons y pullulent !





Et puis, c'est l'ascension de la "colline" pour arriver au village ! Ça monte dur !


 Vue du lac d'en haut (on ne voit pas tout à fait la forme entière du pied)
 Et après 45 min, on découvre le village de Khecheopalri Gumpa où vit une centaine de personnes.

La place du village !







Notre chambre !

La cuisine de Sonam et de Lakey, sa femme (elle est derrière ... aux fourneaux ! )

Les enfants font leurs devoirs dans l'herbe.


Voici Dechen, la petite dernière de la famille, une vraie chipie !
On s'y sent bien et on décide d'y rester 3 jours. Il y fait bon vivre pour tous les êtres vivants !




Antoine tombe sous le charme du petit chien !

 C'est vrai qu'il est trop mignon ! Et puis, ici, les chiens ne sont pas vraiment traités comme chez nous
donc ça fait un peu mal au coeur... (en Inde, notamment, chez les Hindous, les chiens sont considérés comme des réincarnations de criminels ... d'où les maltraitances récurrentes.)

Pour les papillons, c'est l'endroit rêvé!  La preuve, ils sont gigantesques!
Pendant notre séjour, on rencontrera Alberto (espagnol), Christelle (française), Elodie et Valere  (frères et soeurs de Vimoutiers !), Oliver (Allemand qui vient pour la septième fois et qui est devenu ami avec la famille) ainsi que deux Japonais. Tous les repas se font ensemble dans la "salle commune" très décorée où chacun a laissé un petit quelque chose de son passage.



Les momos !
Session musicale ! Ça nous manquait !


Et puis, même si on s'est reposé dans ce lieu calme et serein, on s'est aussi baladé dans les environs.

Une première fois, pour aller à une grotte sacrée :




Les fougères! 







Les champs de cardamome 

Marie renoue un peu avec les chiens.... en commençant par les petits !
Puis tente la discussion avec une vache mais c'est pas facile.....


Une seconde fois, pour tenter d'aller voir des cascades. C'est Lapka, un des fils de Sonam qui nous y conduit mais il a oublié le chemin.... Et on ne verra que la rivière.



Antoine se baigne dans l'eau gelée avec Lapka : 




On ira aussi voir le beau gompa du village :


avec les yeux de Bouddha qui nous toisent de loin...


Et puis la dernière soirée arrive vite,

Antoine profite jusqu'au bout du "puppy" car on ne peut vraiment pas l'emmener !

On laisse nous aussi un petit quelque chose de notre passage ici.
Et il nous faut reprendre le chemin abrupt, mais cette fois en descente, pour aller prendre l'unique jeep de 7h du matin qui repart à Pelling.



Troisième étape : retour à l'hôtel Kabur de Pelling !
L'on y recroise Alberto, parti le jour d'avant à pied et surtout, rencontre improbable, Maelle, une française que l'on avait rencontrée deux mois auparavant sur la plage de Polhena au Sri Lanka ! 
De plus, la nature nous réserve un beau cadeau de départ car ce soir-là on a le droit à un gros orage ... Et qui dit orage dit ... surprise !  Les montagnes tant attendues, restées timidement cachées dans la brume toute la semaine, se dévoilent enfin sous nos yeux émerveillés !


Et pour fêter notre dernière soirée dans le Sikkim, on mange avec Maelle et sa copine de voyage Hermine et on goûte la "Chang", spécialité du Sikkim, c'est une bière chaude qui fermente directement dans son récipient... Assez étrange !




Et puis, le lendemain matin, avant que l'on reprenne la jeep à 8h, on a le droit de goûter une dernière fois à notre grandiose cadeau de départ : avec la pluie qu'il y a eu la veille, la vue est totalement dégagée et on peut voir (enfin!) les montagnes enneigées ! C'est trop beau ! Merci le Sikkim pour ce clin d'oeil étincelant ! 















Dessin qu'on laisse à l'hôtel Kabur
 Et c'est reparti pour une journée de jeep ! Direction Siliguri où nous devons prendre un train le lendemain pour Varanasi.



Dernière anecdote : Sur la route, des pierres se sont effondrées de la falaise et sont tombées sur  notre jeep ! Ça a fait un boucan d'enfer ! On croyait au début que c'était les pneus qui explosaient... mais plus de peur que de mal... même si la jeep a été un peu abîmée. ..




Et voilà,  c'est sur une chute de pierres que se conclut notre périple sikkimais ! Mais nous n'avons pas dit notre dernier mot : il reste les montagnes de l'Est et du Nord à découvrir,  et le Goecha La ! Sans oublier de repasser par Kecheopalri évidemment... Bref, le Sikkim ne perd rien pour attendre, et ensuite, nous partirons à l'assaut du reste des Himalayas ! Rien que ça !








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