Une vadrouille à deux . . .: Inde : Singalila treck

Après notre atterrissage à Calcutta, nous nous sommes d'emblée dirigés vers le nord du Bengale-Occidental, à l'assaut des montagnes de la mythique Darjeeling (ville que nous avons beaucoup appréciée mais qui fera l'objet d'un autre article). Arrivés dans la "Reine des Collines", porte d'entrée du Sikkim et du "Toit du monde", nous avons décidé de faire un treck dans les contreforts de l'Himalaya (un rêve d'enfant pour Antoine). Mais il fallait réunir plusieurs conditions : un pas trop dur, pas trop long (pour Marie...) et pas trop cher ! On a dès lors opté pour le "Singalila Ridge Trek" en 4 jours et trois nuits, qui nous permettait, entre autres, d'admirer le Kangchenjunga (8586 m, troisième sommet le plus haut du monde ) et l'Everest (8848 m), rien que ça ! Le trajet longeant la frontière Inde/Népal, cela nous a permis de passer notre première nuit au Népal. De plus, nous avons sympathisé avec Chloé et Mathieu, un couple de francais voyageant pendant 1 an en Asie, et c'est notamment leur rencontre qui nous a décidé à nous lancer dans le treck ensemble. Notre guide, Milan (petite pensée pour Fab et Ali !), a été super tout du long et nous a concocté un vrai voyage culinaire ! C'était un régal à chaque fois ! Bref, malgré le brouillard, la pluie, les pieds et les jambes endoloris, c'était sans conteste une belle expérience !

Voici deux cartes qui vous permettront de mieux visualiser le parcours :

Le premier jour : trajet en jeep depuis Darjeeling le matin jusqu'au point de départ Manebhanjang (frontière népalaise !) où l'on a droit à un petit thé de mise en jambe :

Et c'est parti pour 6h de marche dans la journée avant d'arriver à Tumbling, notre refuge du soir ! Dès le début, ça monte dur...

et on voit vite le village de départ rapetisser...

Première pause sur la route : le monastère bouddhiste de Chitray, à 2400m d'altitude.

Les mantras bouddhistes

Les moulins à prières

Et les traditionnels drapeaux de prière multicolores (ici liés au culte des morts dont on écrit le nom dessus) qui égaient le paysage déjà assombri par la brume...

Pause lunch dans un refuge, au menu : pommes, thé, oeuf dur et nouilles aux légumes.

Et c'est reparti ! Milan ne traîne pas ! Mais nous devons arriver au refuge avant la nuit. Les paysages sont très beaux et il est difficile de ne pas songer aux Monts Brumeux ou au Marais des Morts du "Seigneur des Anneaux"...

Surtout quand la brume arrive, malheureusement... car on ne voit plus grand chose... seulement les fleurs blanches des rhododendrons qui illuminent par moment le paysage.

Malgré le beau bambou orné d'une fleur, ça commence à tirer....

Les rhododendrons en fleurs :

Trop beau !

On croise quelques animaux :

Traversée d'un village népalais

Et nous voilà arrivés ! Fin de la première journée! On se réchauffe autour d'un thé accompagné de gâteaux secs en attendant le dîner où on pourra même goûter le délicieux fromage local... trop bon !

Et, cerise sur le gâteau, le soir même, Milan, qui nous avait promis une surprise, nous fait un feu dans la cheminée de la chambre ! C'est top ! Du coup, on aura bien chaud toute la nuit !

Deuxième jour : Le plus dur (19 km) et le plus long (8-9 h de marche) pour arriver à Sandakphu.

La vue au réveil, à Tumling :

Les nuages, pour l'instant, se cantonnent au fond de la vallée, mais ne tarderont pas à venir grignoter les sommets pour ensuite dévorer le panorama tout entier...

On n'est pas les seuls à regarder !

Le p'tit déjeuner : il nous faut prendre des forces ! Au menu, porridge et tibetan bread.

Et le chemin lui-même déroule un tapis de fleurs sous les pieds de Marie...

Le temps se dégrade au fur et à mesure de la matinée... brouillard et pluie se joignent à nous... On ne les avait pourtant pas invités ! La faim aussi se fait sentir .... les 3 derniers kilomètres avant le lunch sont durs ! ... C'est à ce moment là, en plein coup de mou, le moral dans les chaussettes, que le chemin, toujours aussi attentif au bien-être des marcheurs, nous offre un cadeau inespéré : au détour d'un virage, dans un entrelacs de branches, ... un panda roux ! En effet, cet animal mythique en voie de disparition vit dans la chaine himalayenne et notamment dans le parc national du Singalila mais sa population se réduit comme peau de chagrin. Du coup, l'apercevoir, et qui plus est dans cette purée de pois ... c'était vraiment un coup de bol !

Enfin arrivés au refuge de Kaiyakata pour le lunch, on peut se sécher et se réchauffer avant de manger. Mais les 14 km de marche sous la pluie et dans la brume depuis le matin ont eu raison de Marie, qui est à bout de force...

Pause chauffe près du feu !

Du coup, Marie finit les 5 derniers kilomètres en jeep avec des Indiens (Eh oui, le parcours peut s' effectuer en jeep ! Et beaucoup d'Indiens de Calcutta choisissent cette option !)

Tandis que les autres finissent à pied ...

Et puis ce sont les retrouvailles à Sandakphu autour d'un saladier de pop corn! Milan a tout prévu !

Il ne fait ni beau ni chaud mais on a évité la tente, qui à l'origine, devait être notre logement pour la nuit ! Donc on est content !

La nuit se passe bien, tous ensemble dans le même lit pour se tenir chaud !

Troisième jour : 9 km de marche principalement en descente.

Au petit matin, c'est la récompense de ces deux jours de marche ! Les nuages ont bien voulu s'éclipser une trentaine de minutes, nous offrant sur un plateau de coton le fabuleux et tant attendu "Sleeping Buddha" (ou "Sleeping Shiva" pour les Hindous...) et l'Everest !

6h du matin, on est au taquet!

La vue est splendide! Du coup, on n'a pas lésiné sur les photos !

Antoine et Milan

Et voilà le fameux "Sleeping Buddha" : la tête (Kumbhakarna - 7710m), le ventre (Kangchenjunga - 8586m) et les pieds (Pandim - 6691m)

Et après toutes ces émotions, un bon petit déjeuner nous attend ....

.... Chez nos hôtes :

avant de repartir " on the road again" !

Le temps est meilleur et les paysages sont encore différents de la veille !

Un "yache" ou une "vack", bref, un croisé étrange entre vache et yack !

On traverse une forêt de bambous,

Avant de descendre le long de la rivière

On arrive vers 15 h dans notre dernier refuge, à Timburay, c'est une petite maison trop belle ornée de maïs dans un mignon petit village de montagne. On a le temps de se détendre, soigner nos ampoules (hein Chloé!), prendre une douche grâce au seau d'eau chaude apporté par Milan, fabriquer des kazous avec du bambou ramassé sur le chemin et boire du thé.